Les fautes de ponctuation et de typographie

Dans les exemples qui vont suivre, quand un mot ou une expression est précédé.e d’un astérisque c’est qu’il (elle) est incorrect.e. D’ailleurs… Ne confondez pas Astérix, un personnage bien connu de René Goscinny, avec un astérisque (du grec asteriscospetite étoile).

Virgule ou point-virgule ?

🟡 Le point-virgule sépare des propositions indépendantes qui s’enchaînent logiquement ou qui comparent, mettent en tension au moins deux faits.

Cervantès est un romancier espagnol ; Shakespeare est un dramaturge anglais ; Boileau est un poète français à les points-virgules comparent le domaine littéraire et la nationalité propres à l’auteur en question.

🟡 Le point-virgule ne peut pas être utilisé dans une simple énumération de termes, informations, cas : on utilise la virgule ou la conjonction de coordination appropriée.

Le XVIIe siècle a connu des auteurs tels que le romancier espagnol Cervantès, le dramaturge anglais Shakespeare , / ou le poète français Boileau.

🟡 La virgule sert aussi à marquer des pauses dans une longue phrase, ou simplement à séparer les adverbes et compléments circonstanciels afin de mettre en valeur l’idée essentielle. Les omettre est une faute.

Premièrement *ø on verra que le critique insiste sur… à Premièrement, on verra que le critique insiste sur… (la virgule sépare l’adverbe premièrement).

Malgré son immense succès au XIXe siècle *ø l’œuvre d’Eugène Sue est restée dans l’ombre de celle de ses contemporains *ø tels que Hugo, Balzac ou Zola. à Malgré son immense succès au XIXe siècle, l’œuvre d’Eugène Sue est restée dans l’ombre de celle de ses contemporains, tels que Hugo, Balzac ou Zola. (l’information importante est : l’œuvre d’Eugène Sue est restée dans l’ombre de celle de ses contemporains).

Au passage : le H de Hugo est aspiré.

Couper les mots :

il y a des règles à respecter, mais si vous ne les connaissez pas, ne coupez pas les mots.

🟡 On peut couper :

  • les noms composés : grand- /père ; timbre-/ poste
  • entre deux consonnes identiques : nour-/rir ; don-/ner…
  • entre deux consonnes différentes si et seulement si on distingue manifestement deux syllabes : res-/pect ; hor/loge ; es-/calier

🟡 On ne peut pas couper :

  • après une apostrophe : *l’-/avion ; *l’-/orange…
  • s’il y a une seule lettre sur l’une des deux lignes : *a-/voir ; *pli-/é…
  • entre deux voyelles : *mi-/eux ; *ou-/ate
  • entre deux consonnes formant un seul son : *sig-/nature ; *élép-/hant…
  • entre deux consonnes dont la seconde est une liquide (r et l) : *dép-/lacer ; *mét-/rique…
  • si la syllabe du retour à la ligne finit par un e muet : *porta-/ble ; *éco-/le…

Énumérer :

🟡 Énumérer : l’abréviation de et cætera est etc. (n’oubliez pas le point !). La phrase peut continuer après un etc. etc. n’est JAMAIS suivi de points de suspension. Des points de suspension peuvent remplacer etc., mais on ne peut pas reprendre la phrase après.

Elle a lu Les Châtiments, Notre-Dame de Paris, Les Misérables etc., elle adore Hugo !

Elle a lu Les Châtiments, Notre-Dame de Paris, Les Misérables… Elle adore Hugo !

Les chiffres :

🟡 En chiffres romains : les siècles et les personnages historiques. Pour les siècles, on fait suivre le numéro d’un : XVIIIe, XIXe etc. Pour les personnages historiques, on met simplement le numéro : Louis XIV, Charles X, Guillaume II

Si l’on parle du premier, on n’ajoute pas e mais er : le Ier siècle après JC, François Ier, Napoléon Ier.

🟡 En chiffres arabes : les années / dates SEULEMENT. On n’écrit pas les dates en abrégé (avec des slashs). Le 14 juillet 1789 ; 1871 ; 1945

Au passage, les jours et les mois ne prennent pas de majuscule : le jeudi 24 octobre 1929.

🟡 En chiffres arabes ou romains : quand les parties, chapitres, poèmes sont numérotés de la sorte par les auteurs, on reprend leur code. La notation romain, arabe est fréquente dans les pièces de théâtre.

Le poème XXIII des Fleurs du Mal s’intitule « La Chevelure ».

« Ceci tuera cela » in Notre-Dame de Paris (V, 2) est un célèbre essai présentant l’architecture comme absolu de l’art, tout en pressentant que le papier prendra le relais.

La scène de l’aveu dans Phèdre (I, 3) est l’une des déclarations d’amour les plus célèbres.

🟡En toutes lettres : tout le reste, à savoir les adjectifs et déterminants numéraux, adjectifs substantivés, ordinaux quelle que soit la situation. Il faut maîtriser les règles élémentaires concernant l’orthographe des nombres.

Les quatre premiers vers de « Demain, dès l’aube » (Hugo) sont très connus. (adjectif numéral / ordinal)

Le romantisme et le réalisme sont les deux mouvements littéraires du roman les plus influents au XIXe siècle. (adjectif numéral)

A la Recherche du temps perdu (Proust) est une autobiographie en sept volumes. Les sept sont très longs et denses. (déterminant numéral / adjectif substantivé)

Andromaque est une tragédie de Racine dont la chaîne amoureuse est constituée de cinq personnages (Oreste, Hermione, Pyrrhus, Andromaque et Hector). (déterminant numéral)

🟡 Pour finir : même s’il elle n’est pas obligatoire, il y a une différence entre deuxième et second. D’une manière générale, retenez que second est plus ‘élégant’ que deuxième, mais qu’il existe une nuance : second est utilisé seul ou dans les énoncés qui ne concernent que deux éléments ; deuxième est utilisé avec d’autres ordinaux et dans les énoncés qui concernent au moins trois éléments.

Le second volume de la Recherche s’intitule À l’ombre des jeunes filles en fleurs : il n’y a qu’un seul ordinal dans cette phrase ; mais peut aussi dire Le deuxième volume de la Recherche s’intitule À l’ombre des jeunes filles en fleurs à on sous-entend qu’il y en a d’autres, sept en l’occurrence.

Montez-vous au deuxième ou au troisième étage ? : il y a plus de deux étages. Montez-vous au premier ou au second étage ? à même s’il y a deux ordinaux dans l’énoncé, on peut mettre second si l’on veut signifier qu’il n’y a que deux étages.

La Deuxième Guerre Mondiale : on insinue qu’il y en aura une troisième ; La Seconde Guerre Mondiale à on signifie qu’il y en a eu deux et qu’il n’y en aura plus.

Citer le texte :

🟡 On cite entre guillemets français (« … »). On les utilise pour : n’importe quel extrait d’un texte que l’on cite, le nom d’une partie, d’une section, d’un chapitre, d’un poème et d’un article.

« Tableaux parisiens » in Les Fleurs du Mal

« L’Albatros » est le poème le plus célèbre de « Spleen et Idéal », première section des Fleurs du Mal.

« Comment Candide fut élevé dans un beau château, et comment il fut chassé d’icelui » in Candide

🟡 On souligne le titre de l’œuvre ou de la revue (voir les règles sur quand souligner au point suivant)

🟡 On donne le nom de l’auteur que l’on cite, avec l’ouvrage / discours / article, etc. dont le propos est extrait, éventuellement la partie ou le chapitre, le numéro de strophe.

🟡 Quand on cite une œuvre théâtrale, il est indispensable de préciser l’acte et la scène (si tant donné que l’œuvre est ainsi divisée).

🟡 Quand c’est important et que ce n’est pas déjà tenu pour évident, on ajoute le mouvement littéraire.

Le vers de Corneille (dramaturge baroque et classique) « A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire », extrait du Cid (1637), II, 2, est devenu un proverbe.

🟡 Quand on intègre une phrase ou une portion de phrase dans la trame de la dissertation : on n’oublie pas d’ajuster la mention en accordant correctement !

🟡 On n’écrira pas Dans « La prière » in Méditations poétiques, Lamartine clame que « La voix de l’univers, c’est *mon intelligence » mais Dans « La prière » in Méditations poétiques, Lamartine clame que « La voix de l’univers, c’est [s]on intelligence. » 

🟡 Quand la citation comporte une faute d’orthographe, de grammaire ou de syntaxe (cela peut arriver !), on écrit « (sic) » après ladite faute. Ce mot latin signifiant « ainsi » indique que le texte a été laissé tel quel, donc avec l’erreur.

🟡 Quand on cite plusieurs vers, on ne revient pas à la ligne et on sépare par un slash deux vers d’une même strophe et par deux slashs deux vers qui se suivent mais dans deux strophes séparées :

Les célèbres vers de Verlaine « Les sanglots longs des violons de l’automne / Blessent mon cœur d’une langueur monotone. », extraits de « Chanson d’automne » in Poèmes saturniens (1866) ont servi de code secret pour annoncer le débarquement de 1945.

Le champ lexical de la vue est exprimé dans « Sed non Satiata » in Les Fleurs du Mal (1857), entre autres, aux vers suivants : « Tes yeux sont la citerne où boivent mes ennuis. // Par ces deux grands yeux noirs, soupiraux de mon âme (…) »

Mentionner une personne :

🟡 C’est un nom simple :

  • soit prénom + nom : Théophile Gautier. Il est de bon ton de nommer l’individu par son prénom et son nom à la première mention.
  • soit seulement le nom : Gautier.
  • Exception : quand le nom de l’individu est un peu ‘bête’, on met le prénom aussi. Par exemple, un célèbre critique et essayiste belge s’appelle Georges Poulet. On évitera, au moins à la première mention, de ne mettre que Poulet…
  • Autre exception : on ne nomme pas par son seul nom une personne encore vivante. On met Mme (pas de point après), M. (pas Mr. !) + nom de famille ou première lettre du prénom + point + nom de famille.

Exemples : Mme Ernaux / A. Ernaux (pour Annie Ernaux), M. Maingueneau / D. Maingueneau (pour Dominique Maingueneau). Cette règle est tout aussi valable pour les politiciens, cinéastes etc. encore vivants (à savoir pour les compositions d’histoire, par exemple !)

  • les mentions première lettre du prénom + point + nom / nom + prénom sont incorrectes. Autrement dit, on n’écrit ni * T. Gautier ni *Gautier Théophile. Exception : voir ci-dessus.
  • Quand l’individu a deux noms de famille, on met les deux. C’est souvent le cas d’auteurs hispaniques : (Léopold) Sédar Senghor, (Federico) Garcia Lorca, (Mario) Vargas Llosa.
  • Quand on a l’usage de nommer l’individu par son nom / surnom uniquement, il est inutile d’ajouter le prénom / véritable nom : Cervantès, Pétrarque, Dante, Racine, Corneille, Quinault, Goethe / Molière, Voltaire, Novalis.
  • On écrit en entier (pas seulement le nom) les fratries : les frères Goncourt, les sœurs Brontë.
  • Enfin, on laisse tels quels les noms comme : Madame de Sévigné, Madame de Staël, la Comtesse de Ségur, Lord Bayron, Sir Arthur Conan Doyle (si on l’écrit en entier, sinon on dira Conan Doyle), soit les noms de nobles en général.

🟡 C’est un nom à particule(s) :

  • quand on mentionne par son nom uniquement un individu dont le prénom et le nom sont séparés par de ET dont le nom comporte au moins deux syllabes, on retranscrit le nom sans la particule :

Gérard de Nerval à Aurélia est la nouvelle la plus célèbre que Nerval a écrite.

François-René de Chateaubriand à Chateaubriand s’est exilé en Amérique après la Révolution.

Noms célèbres : Pierre de Ronsard, Alfred de Musset, Alfred de Vigny, Honoré de Balzac, Simone de Beauvoir.

  • Exception : quand l’individu s’appelle prénom + premier nom + de + deuxième nom, on peut soit tout retranscrire soit retranscrire premier nom + de + deuxième nom : (Jules) Barbey d’Aurevilly, (Théodore) Agrippa d’Aubigné. On ne peut pas écrire *Barbey, *Aurevilly, * Agrippa ou *d’Aubigné seuls.

Remarque : il n’y a pas de majuscule à de.

  • Quand on mentionne par son nom un individu dont le prénom et le nom sont séparés par de ET dont le nom comporte une seule syllabe, on retranscrit avec la particule :

Donatien Alphonse François de Sade à Censurée pendant plus d’un siècle, ce n’est que dans les années 1930 que l’œuvre de de Sade a été reconnue à sa juste valeur.

Paul de Tarse (Saint-Paul) à Évangéliste, de Tarse a contribué à construction de la doctrine chrétienne.

Charles de Gaulle ou le Général de Gaulle à Par son célèbre appel du 18 juin, de Gaulle a redonné courage aux Français.  

Remarque : il n’y a pas de majuscule à de.

  • quand on mentionne par son nom uniquement un individu dont le prénom et le nom sont séparés par de La ou du(du est la contraction de de Le), on retranscrit La/du + nom.

Jean de la Fontaine à Dans ses célèbres fables, La Fontaine parodie les comportements des courtisans de Louis XIV.

Joachim du Bellay à Chef de file de la Pléiade, du (= de Le) Bellay s’emploie à créer une grande poésie française, capable d’égaler, en qualité, celle des poètes italiens.

  • Comme pour la règle précédente, si le nom de famille ne comporte qu’une syllabe, on laisse le de :

Georges de La Tour à Le peintre de La Tour est né à Vic-sur-Seille.

  • Noms célèbres : Etienne de La Boétie, Pedro Calderón de La Barca, François de La Rochefoucauld, Jean de La Bruyère.

Remarque : il y a une majuscule à La mais pas à du.

🟡 Pour finir : les adjectifs dérivés des noms d’auteurs, critiques, politiciens, cinéastes ou autres ne prennent pas de majuscule. Exemples : dantesque, cartésien, cornélien, sadien / sadique, nietzschéen, hugolien, rimbaldien, proustien, éluardien, barthésien, hitchcockien, mitterrandien, macroniste…

Il y a généralement un adjectif dérivé pour les grands noms, mais si vous n’êtes pas certain, n’en inventez pas.

NB : les adjectifs ci-dessus qui sont en gras ont acquis un sens bien précis qui dépasse la simple référence à un auteur :

Cartésien = rationnel, logique, raisonné.

Cornélien = se dit d’une décision très difficile à prendre, dans laquelle se confrontent souvent des valeurs (généralement, l’amour et la loyauté). On parle d’un dilemme cornélien.

Dantesque = grandiose.

Sadique = vicieux, qui aime faire du mal aux autres.