Le baroque

Le mouvement baroque fait suite aux plus grandes heures de la Pléiade. Il commence vers le milieu du XVIe siècle et s’achève vers le milieu du XVIIe siècle, au début du règne de Louis XIV.

Ce mouvement littéraire s’illustre surtout dans la poésie. La mort y est un thème récurrent, mais présent sous différentes formes. On va du ténébreux memento mori (souviens-toi que tu vas mourir) à l’épicurien carpe diem (profite de chaque jour).

Dans l’art baroque en général, on observe un mélange des contraires, un goût prononcé pour les excès, l’illusion, le bizarre, la contemplation de la mort 🥀. Ces thèmes se retrouvent dans une poésie qui se démarque de la poésie de la Pléiade. La poésie baroque est envisagée selon deux pôles :

– l’enseignement de la vanité de la vie à l’aide de récits bibliques, d’images cruelles et effrayantes invitant à méditer le fait que la vie soit éphémère, qu’il ne faille donc pas la prendre au sérieux en faisant preuve d’orgueil, de mépris…

– l’exaltation des sentiments, des sens, l’amour enflammé pour la femme aimée ❤️‍🔥 dans une poésie sensuelle, reflet aussi d’une âme torturée. Dans des sonnets renouvelés sulfureux, le poète Théodore Agrippa d’Aubigné (il écrit entre 1560 et 1610 environ) se place explicitement contre l’idéal poétique des sonnets de Ronsard.

Le théâtre baroque ne suit pas de modèle strict, multiplie les intrigues au sein d’une même œuvre, présente des personnages complexes, ne se soucie guère de la bienséance ou de la vraisemblance (tout le contraire du classicisme).

Ainsi, dans L’Illusion comique 🔮 de Corneille, on a une triple mise-en-abyme, une histoire qui se déroule sur dix ans, on ne sait jamais ce qui est réel ou fiction !

C’est d’un embarras impossible chez Racine ou Molière… sauf dans son Dom Juan (Molière), où le surnaturel s’invite aux côtés d’un personnage ambigu et loin de l’idéal classique. Les pièces du britannique Shakespeare 🎭 comptent jusqu’à trente personnages, et presque toujours deux grandes intrigues.

Auteurs caractéristiques : Théodore Agrippa d’Aubigné, Jean-Baptiste Chassignet, Corneille (comédies), Molière (Dom Juan), William Shakespeare.

Œuvres majeures : Hécatombe à Diane, Les Tragiques (Agrippa), Le Mépris de la vie et consolation contre la mort (Chassignet), Le Cid, L’Illusion comique (Corneille – grand débat pour savoir si Le Cid est plutôt baroque ou classique), Dom Juan (Molière), Roméo et Juliette, Macbeth, Othello (Shakespeare).

Genres concernés : poésie, épopée (Les Tragiques), théâtre.